L'autre jour, et ce n'est pas de ma faute parce que y'a pas que moi qu'ai eu l'idée, j'ai mis le doigt où il ne fallait pas...
Mais ça, évidemment, personne n'avait osé me le dire avant...
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Pop Hits, le hit
parade chanté, c'est 10 ans, 54 albums vinyl (et quelques musicassettes), 634 reprises de chansons et quelques inédites, les pochettes les plus cheesecake de la galaxie, la qualité
française aux éditions Musidisc International, une quintessence musicale orchestrée, dirigée et digérée par le Ray Coniff hexagonal, Monsieur Mario Cavallero en personne : c'est Pop Hits, le hit parade chanté.
Hmmm !!!
English version below
Mode d'emploi
L'autre jour, et ce n'est pas de ma faute parce que y'a pas que moi qu'ai eu l'idée, j'ai mis le doigt où il ne fallait pas...
Mais ça, évidemment, personne n'avait osé me le dire avant...
Le téléphone pleure
Allô ?
Ecoute :maman est près de toi ?
Il faut lui dire: "Maman, c'est quelqu'un pour toi"
Ah! C'est le monsieur de la dernière fois
Bon, je vais la chercher
Je crois qu'elle est dans son bain
Et je sais pas si elle va pouvoir venir
Dis-lui, je t'en prie, dis-lui c'est important
Et il attend
Dis, tu lui as fait quelque chose à ma maman ?
Elle me fait toujours des grands signes
Elle me dit toujours tout bas: "Fais croire que je suis pas là"
Raconte-moi comment est ta maison?
Apprends-tu bien chaque soir toutes tes leçons?
Oh oui! Mais comme maman travaille
C'est la voisine qui m'emmène à l'école
Il y a qu'une signature sur mon carnet
Les autres ont celle de leur papa, pas moi
Oooooh dis-lui que j'ai mal
Si mal depuis six ans
Et c'est ton âge, mon enfant
Ah non! Moi, j'ai cinq ans
Eh! dis, tu la connaissais ma maman avant ?
Pourtant elle m'a jamais parlé de toi
Tu restes là hein ?
Le téléphone pleure quand elle ne vient pas
Quand je lui crie: "Je t'aime"
Les mots se meurent dans l'écouteur
Le téléphone pleure,
Ne raccroche pas
Je suis si près de toi avec la voix
Seras-tu aux prochaines vacances à l'hôtel Beau-Rivage ?
Aimes-tu la plage ?
Oh oui! J'adore me baigner
Maintenant je sais nager
Mais dis donc, comment tu connais l'hôtel Beau-Rivage ?
Tu y a été toi, à Sainte Maxime ?
Ooooooh! Dis-lui toute ma peine,
Combien toutes les deux, moi, je vous aime
Je vous aime !
Tu nous aimes ?
Mais je t'ai jamais vu, moi
Et qu'est-ce que t'as ?
Pourquoi t'as changé de voix ?
Mais tu pleures, pourquoi ?
Oui, le téléphone pleure pour la dernière fois
Car je serais demain au fond d'un train
Dis, mais retiens-la
Mais elle s'en va!
Allons insiste!
Elle est partie
Putain mais fais un effort p'tite conne ! euh...
Si elle est partie, alors tant pis
Au revoir, monsieur
Au revoir, petite
La fureur électrique comme alpha et oméga du rock : c'est quand même béta de se griller les coucougnettes dans son bain quand on est l'Elvis de la variétoche hexagonale. Aux derniers soubresauts hivernaux de cette année 2008 et vus les sandwiches de Magnolias entre deux tranches de Lundis au soleil assaisonnés de Mal aimé sauce Belles belles belles que les productions audiovisuelles offrent à bouffer jusqu'aux derniers dégueulis de leurs téléspectateurs coprophages de sagas tragiques et de destins brisés en pleine fulgurance du énième retour, il serait couillon de céder à la panique et d'agonir de fiel ces fières commémorations patrimoniales en de mesquins billets glaviotant à l'encan sur le fleuron de la francophonie chantante. Mesquinerie dont nous ne sommes pas coutumiers, ceci allant de soi. Et pourtant...
Comment ? Alors voici un homme, chantre de la libre entreprise, créateur de labels musicaux et journaux de qualité, interprète aux mille visages des banales tribulations populaires en de guillerettes et néanmoins profondes ballades, Saint-Georges des soutien-gorges secrétariaux décapsulés par les expirations stridentes de fanatiques vieilles filles et manqués garçons, prince de la blondeur Régé en un inamovible négligé capillaire aux volutes naturellement vaporeuses, oui, ce Cadoudal des plèbes midi-premièriennes tenant la dragée haute aux moqueries germano-pratines et roquénefolesques réunies ne pourrait-il enfin reposer au plus haut de la Montagne Sainte-Geneviève, en une salle pailletée et lamée, rutilante de dégoulinades lumineuses et tourneboulées au gré des vacillations d'un pendule foucaldien à facettes, là, reposant en cet ultime sanctuaire parmi les dieux de la patrie qui reconnaîtrait enfin sa splendeur éroto-bélante pour des siècles des siècles, amen ? "Entre ici Claude François, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les baignoires sans avoir chanté une dernière fois , comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant chanté ". Waow, j'imagine la classe. Quel Philippe Manœuvre saura faire vibrer nos rectums en si grave hommage ?
Non ! Plus jamais nous n'aurons la mémoire qui flanche ! Collectivement, célébrons les glorieuses expurgences des années septantes où chacun de nous repartira porter son petit fardeau personnel du souvenir adopté d'un martyr qu'il ne faut oublier, en prenant bien soin de passer avant la sortie par la librairie-boutique-espace multimédia de ces historiaux florissant aux six coins de l'Hexagone (oui, six : rétablissons une vérité mathématique trop souvent foulée aux pieds d'une méthode globale dégénérative). Et allons-y pour un ch'ti dévédé des meilleurs apparitions télévisées de telle vedette variétale, et aussi pour ce calendrier de l'avent avec des vrais morceaux de reliques à sucer à chaque station du pélerinage mémoriel, ou encore pour cette collection de toute beauté des 4 mugs décorés du minois de notre idole disparue brossé par un mauvais Bernard Buffet (euh... par Bernard Buffet en fait) et colorisé façon Warhol par un tâcheron sorti du BTS imagier 3D de l'école internationale de graphisme multimédia d'Angoulême. Et puis encore deux ou trois cartes postales et la série de timbres spécialement surfacturés 50 centimes au profit des petits myopathes à la croix de bois, ça fera quarante-huit-euros-trente-meussieur -ah-nan-désolé-on-prend-pas-les-chèques-ni-les-tickets-resto. Alors, chacun reparti dans ses pénates pourra célébrer le souvenir de son héros pendant une semaine, jusque la prochaine commémoration qui nous jettera dans des queues d'expositions exceptionnelles des halls d'hôtel de ville à la gloire d'une autre figure de notre culture tricolore.
S'égrènent chaque semaine en des chapelets lacrymaux télévisuels les obligatoires panégéryques des Muriel Robin et autres Line Renaud, dignes succésseurs d'un Jean-Claude Brialy qui n'avait pas son pareil pour rallumer le souvenir des soldats de nos bonheurs passés lors de subtiles nocturnes télélarmoyants, orchestrés par les magnétoscopes de Françoise Coquet et garnis de l'ondulente mélopée plaintive d'un Michel Drucker sirupant sa litanie de glorieux et néanmoins humbles dithyrambes de nos vedettes trop tôt disparues. Tous ses amis sont là. Le président de la république émet une dépêche AFP pour pleurer le grand homme ou la grande dame. Ses camarades des Grosses têtes, tout de blanc vétus, car c'est ce qu'il aurait voulu, témoignent de l'honneur qu'ils ont eu de porter son cercueil au sortir de l'Église de Saint-Germain-des-Prés, se refusant de laisser échapper toute larme de leurs noires bésicles, parce qu'il ne faut pas le pleurer mais célébrer sa joie de vivre qui ne nous quittera jamais, car encore une fois, c'est ce qu'il aurait voulu.
Depuis quelques mois, les délicates années dix-neuf-cent-soixante-dix se font un malin plaisir à se rappeler morbidement à nous. Entrelardée par la salve de cassages de pipe des ténors de la trublionnite chansonnière d'alors, Yvan-Chrisostome Dolto et autres Riton-le-bon-négro-de-service-des-gaullistes -expulseurs-de-béninois-par-charters, grands rigolos devant l'Éternel (d'ailleurs ils y sont maintenant, devant l'Éternel), notre France en mal de souvenirs mortifères se complet à déployer son admiration benoîte devant les scories d'une décennie riche en décrépitudes de gloires fallottes et autres baudruches surestimées. On gémit mongénéral, on clapclape Cloclo, des brèles braillent Brel et ça piaffe pour une môme vieillotte. L'avenir nous sourit de tout ses chicots de macchabée putréfié incarnant de ses derniers lambeaux de chair formolée une nation médiocrement saltimbanque saupoudrée de quelques grandes âmes certifiées "Bon-pour-ton-coeur Bon-pour-la-France".
Ah! si je n'étais pas un pauvre con ! comme chantait à peu près l'autre, peut-être m'émeuverais-je du récent passage à trépas d'un double-quintal bimétrique germano-soviétique, dont les gutturaux borborygmes caverneux défièrent les ingés sons de la SFP Buttes-Chaumont lors des playbacks des samedis soirs maritie-et-gilbert-carpentiens.
On a le deuil sélectif et la commémoraison variable, selon qu'on est Fred et qu'on se retire sans chichis ou qu'on est petit Grégory et que la France lacrymale noie son chagrin pour son staracadémicien sous des flots d'affichettes éplorées sur nos faces de kiosques et de disques overdubés de daubes en duos sur nos têtes de gondoles.
Ah! si je ne portais pas depuis ma plus fragile enfance le fardeau d'une indécrottable culpabilité protosarkozienne de ce massacre abject que fut l'holocauste, sentiment oppressif certes honorable mais invivable quand vient l'heure des JT où ils déversent de la 17e à la 22e minute quelques pelletées de corps déchiquetés comme autant de crimes que nous commetons par procuration, ah! si j'étais antisémite ! disais-je donc en substance pour ceux qui s'y paumeraient dans ces cascades de doubles négations logorhéennes, je pleurerais toutes les larmes de mon petit corps graisseux au souvenir de cette aimable et intelligente boursouflure qui convia en son temps le joyeux Papon à gérer le budget de la France alors que, Premier ministre depuis le mitan de la septième décennie du siècle dernier, notre cher et frais disparu se chagrinait qu'un "Français innocent" (en français dans le texte) décédât rue Copernic au côté des victimes juives, semble-t-il légitimes et donc coupables selon notre ex-gloire colberto-giscardienne.
Bientôt aussi, et ça a même commencé en saupoudrages d'amuse-gueules historiographiques sur les tables des libraires indépendants et dans nos sabbatiques livraisons de Libération, nous étoufferons sous la revisitation de 8 lustres de chienlit post-soixante-huitarde, avec le dévédé officiel des barricades et ses gouaperies bavées par quelques foutriquets (tiens, encore Drucker !) qui pleurnicheront d'avoir été évincés 3 semaines durant de l'ORTF, s'auto-décernant ainsi les breloques d'une combativité révolutionnaire avérée "mais atteution, moi, j'ai jamais rien cassé et j'ai toujours respecté Monsieur Pompidou jusque maintenant, hein. Pas comme tous ces Cohen bandits qui ont retourné leur veste en se vautrant dans le caviar mitterrandolâtre d'une jet set cocaïnophage directrice de médias et conseillère de présidents, hein".
Les septante, comme disent nos 30 millions d'amis d'outre-Quiévrain et que nous saluons tout particulièrement parce que nous savons qu'ils suivent assidûment notre émission, ont quand même été une saloperie de décennie pourrite question embiérage de chanteurs à minettes. Une hécatombe même. Enfin non, pas une hécatombe, vu qu'hécatombe, ça veut dire une tombe avec cent cadavres, et de ces chanteurs à minettes dézingués, on en compte malheureusement pas plus que sur les doigts d'une main d'E.T.
Resserrons donc la focale, et concentrons nous sur cette magnifique race de tarlouzes à gonzesses que furent les C Jérôme, Jairo, Patrick Juvet (bon, d'accord, lui, il sort doublement du lot, tant sexuellement que musicalement, mais il a quand même fauté un peu question daubes pour gamines, convenons-en) et autres Ringo. Si le tragiquement défunt Cloclo fut le pape, Mike Brant au sourire si velu et à la destinée si funeste en était au moins le chanoîne honoraire. Point de revissage d'ampoule les orteils dans la baignoire, mais un beau dévissage plus ou moins voulu depuis le 4e étage de sa célébrité déprimante. Croyez moi : c'est pas le tout de niquer à tout va si on ne connaît pas la tendre complicité d'une relation durable et quotidienne dont la routine camifienne préserve des fureurs du nervousse bréquedone mais pas de l'excroissance de la bedaine. Ah b'en ça, on peut pas tout avoir dans cette chienne de vie. Qui saura, qui saura, qui saura ? Qui saura dire à quel point notre Michel franco-isréalien aurait été pathétique dans de miteuses tournées des boîtes de nuits s'il avait survécu jusqu'aux confins millénariaux ? Ah, savoir ça ... Ah, pouvoir deviner toutes ces destinés perdues que la vie a abandonné dans les embranchements aléatoires qu'elle suit : ça, c'est ma prière.
"Que reste-t-iiiiiil de nos amoouuuurs ? Que reste-t-iiiiiiil des 45 toouuuuurs, qu'on achetait, qu'on écoutait, sur èrtéheeeeelleeuuu ?" Restent des compiles fumeuses érigées sur les cendres encore fumantes et attisées par de désintessés héritiers alignant les plus beaux tubes de nos chaires disparues. Fallait-il pour autant attendre des décennies pour concaténer le grand œuvre de nos vaches à lait variétales et se faire les cojones de oro ? Que nenni. L'histoire nous révèlera peut-être un jour le héros qui chez Musidisc réussit à dégainer une compilation hommage à notre blondasse nationale à peine trois jours après son dernier coup de foudre. Puisant dans les nombreuses réinterprétations du Glaude dont Mario Cavallero avait ponctué jusqu'alors une quasi trentaine de ses livraisons de Pop Hits, le hit parade chanté, il ne fut pas difficile de regrouper le gratin de ces reprises en un pressage thématique exceptionnel, expresse ode posthume et assurément désintéressée au bellâtre yéyégyptien alors même que le légiste n'avait pu encore pratiquer l'autopsie sur les restes de merguez crâmée encore brûlants.
Nos enquêteurs, sains d'esprits en dépit d'une suspiscieuse propension à accumuler les achats de galettes vinyliques emballées dans des pochettes du meilleur goût regroupant les succès saisonniers interprètés par des ensembles orchestraux de haute lignée, nos enquêteurs donc (c'est agaçant ces digressions, non ?) furent déconfits au détour d'une pérégrination en dessous de table de camping d'un banlieusard vide-grenier, découvrant cette étrange pochette (voir illustration ci-dessus) pophiette et laguensienne à n'en pas douter (on a l'œil à force, même plus besoin de retourner vivement la pochette pour vérifier le crédit photographique, triste constat d'une déchéance mentale avancée, fin de la parenthèse), troublante pochette dont la lecture des titres non décodée crée une ambiance musicale mystérieuse entre nos parois corticales, annonçant alors que nous comprenons subitement le secret caché un hit parade chanté non pas nourri des succès de la saison en cours mais bel et bien consacré à une quasi décennie de succès d'un seul artiste : Claude François. Mais ce n'était qu'un début !
(normalement, là, en plein cliffhanger, on balance une page de pub ou une photo de fille à poil, mais là non. ... Bon, allez, d'accord, juste une petite alors :)
Mazette ! nous exprimâmes-nous en notre for intérieur, au langage bien plus chaste que notre faible extérieur bloguesque, grossier et graveleux plus qu'il n'en faut. Mazette ! donc : comment classer ce disque ? Où inscrire la référence de ce 33 tours dans notre tableau Excel où nous nous gaubergeons de nos trésors minables ? Rholala t'as vu ? même la cote ne ressemble pas aux autres Pop Hits ! Anéfé, comme dirait l'autre, habitués que nous étions de lire des PH031, PH004 et autres PH045, indiquant par un obscur code cassé avec MacCracker que nous sommes alors, selon les cas, en présence d'une édition de Pop Hits (le "PH" au début du code), et dont l'ordre de parution dans la grande saga peut-être établi par un habile calcul (concentrez-vous, ça va tanguer du bulbe) : on prend les trois chiffres après PH (par exemple "031"), auxquels on ote (atteution suivez bien, c'est là que ça se corse) le "0", et on obtient l'ordinal identifiant le disque dans la série des Hits parades chantés, en l'espèce le trente-et-unième ("0" oté de "031" soit "31" si on suit notre exemple, mais ça marche de 01 à 54, j'vous jure, j'ai essayé pour chaque numéro. Plusieurs fois même.) Incroyab' ! Je n'en reviens toujours pas.
Mais là, pouloulou ! En coin de pochette nous lisons : "PH11378" ! (véridique) Sculdy, Muller, à l'aide ! Est-ce une resucée de la première Lucasserie ? Quelle étrangeté ! Enfin, quelle étrangeté... Étrangeté certes pour un béotien, mais par pour un génie de l'analyse discomaniaque (ce que nous nous targuons d'être, en plus de dieu du snow-board, mais je ne vais pas trop en rajouter, vous allez commencer à nous jalouser). Il nous apparut tel un éclair dans une salle de bain que les premières lettres du code "(PH", suivez bien) signifiaient bien Pop Hits (bon, faut dire qu'une étude minitieuse de la pochette donne d'autres indices, dont nous vous laissons la joie de découvrir en un petit jeu gratuit sans obligation d'achat en bonus de cet austère billet sur cet aride sujet, je vous laisse la consulter deux minutes... Là... ayé ? z'avez trouvé ? Bon, je continue cette palpitante démonstration), et que la mention "11378" ne signifiait nul 11378e épisode dans cette série de grandes compilations (sinon, je ne vous raconte pas l'angoisse double : à raison d'une livraison trimestrielle, le disque devrait dater environ de l'an 4857 (vous imaginez le tableau et les sueurs froides de notre équipe devant cette rupture apparente du continuum espace-temps ! brrrr, j'en ai des frissons rien que d'y penser), mais surtout, ça aurait alors voulu dire qu'il nous resterait encore 11 324 galettes que nous n'avions encore en notre possession (alors là : la méga-angoisse !) et que nous aurions de facto et in petto à rechercher dans les bacs à disques). En fait, ces 1, 3 et autres 7 et 8 marquaient pour l'éternité la prouesse du label Musidisc qui avait su éditer une compile de reprises de tubes de Cloclo à peine quelques heures après le barbecue hygiénal du 11 mars 1978. Jack Bauwer aurait difficilement fait autant, même en trois saisons. Cette démonstration est pour le moins dithyrambique, j'en pleure rien qu'à la relire.
Nonobstant son extraordinaire réactivité nécrophile à s'engraisser sur le malheur des idoles gouailleuses passées du côté obscur de la farce, Musidisc et son Pop Hits, le hit parade chanté n° PH11378 ne fut bien évidemment pas le seul à prendre sa part de cake. Ne disposant pas de suffisamment de carbone 14, en dépit de nos ingurgitations peu parcimonieuses de coca-light, et ayant perdu le 06 de Grissom, l'unité spéciale Enquêtes vinyliques pour les victimes de discomanie dégénérative de Pop Hits "le site" ne saurait garantir que les géniaux éditeurs des Tréteaux n'aient été en dehors du coup, avec aussi leurs très opportune édition de Les grands succès de Claude François, que nous daterons au doigt mouillé du printemps 1978 en croisant les références figurant sur icelle galette (voir aussi notre illustration, là, à côté, on n'arrête pas le progrès) avec les cotes des autres compiles de succès fournies, tout aussi saisonnièrement que Pop Hits, par Daniel Janin et Jean-Claude Pierric et dont la qualité musicale mérite mieux que d'être furtivement évoquée en si vil blog (ayé, vous allez pouvoir respirer, le point arrive en cette fin de phrase). Bref : bien que cools, les Tréteaux se sont aussi bien gueuletonnés sur la dépouille claudienne, ces gougnaffiers.
Tututut' Atteution toutefois à ne pas confondre croque-morts et croque-mitaines, grippe-sous et grille-pains. Certes, l'industrie audiovisuelle (ce que nous autres agents du service recouvrement appelons dans notre jargon un peu technique : "le show business") a l'art de sucer la moindre trace de sang pour en faire une vache à lait. Il ferait beau voir toutefois qu'on imputasse au seul chobize les cadavériques devenirs des Claude, Mike, Joelle, Kurt et autres Diana. Bon, d'accord, juste un peu alors.
Remarque : est-il plus macabre de tartiner des larmes de croque-oseille sur la minable vie de trépassés chanteurs guimauves ou de s'ébaubir du folklorisme d'un sympathique film grand public (Bienvenue chez les Ch'tis : quel titre...) qui cache honteusement la vie tout aussi minable des gens du Nord en la ripolinant d'un bonheur de façade alors qu'on sait très bien que ce ne sont que des dépressifs alcooliques claquant leur RMI en écharpes sang-et-or et autres demi-kils de Jeanlain (jeul' sé, j'en viens) ? Ceci étant dit, avec courage et abnégation (j'aime abnéguer) dans leur spammage frénétique, quelques épisodes de la vie numérique des scribouillards de l'équipe de Pop-Hits "le site" éclairent nos mornes existences en de gouleyantes revisitations dont nous abreuvons nos entourages jusqu'à dépasser les doses prescrites avec forces pièces jointes. Ainsi, depuis deux ans, c'est avec régal que nous faisons découvrir la finesse culturelle du plat pays qui fut le mien (je vis dans un autre plat pays mais nettement plus... comment dire ? ... sec !) quand il se met à chinter (écotez le brayer):
C'est pas Didier qui me contredira :
Allez (comme disent les mauvais chroniqueurs télé en frise finale de leurs pathétiques laïus sur des sujets aussi profonds que la vie trépidante de pétasses héritières d'hôtels et autres crétins de Neuilly à gourmette platine), tirons notre révérence au pesant thème du jour en une évasion supplémentaire vers l'égérie de Michel Laguens, que nous nommames en ce site Anne-Marie, faute d'identification ADN plus précise, et dont le noble photographe fournit une ribambelle de clichés aux grandes majors du disque compilatoire (les Vygson, Tréteaux, Musidisc, Versailles et autres System Disco), avec des variations de poses, tenues et expressions nous laissant pantois devant l'extrême puissance productive en termes de solutions distinctes d'une équation matricielle apparemment très simple mais aux inconnues si nombreuses qu'on est estomaqués devant la richesse et la diversité. Cette fille est un caméléon, et Laguens un autre Warhol. Repaissons-nous donc d'une sélection nouvelle de pochettes de disques (comme nous disons dans notre jargon de technicien en génie bio-climatique) complétant la première excursion que nous entreprenurent en un billet jadis et en attendant d'autres. Vous avez cinq minutes, ensuite interro.
Ca déchire le string, hein ?
Mais ça, évidemment, personne n'ose le dire.
Kung Fu Fighting
Wowowowoooo HUH !
Wowowowoooo HA !
Everybody was Kung Fu Fighting
Those kids were fast as lightning
In fact it was a little bit fright'ning
But they fought with expert timing.
There were funky China-men
From funky China-Town
They were chopping them up
they were chopping them down
It's an ancient Chinese art
And everybody knew their part
From a faining to a slip and a kicking from the hip.
Everybody was Kung Fu Fighting
HUH !
Those kids were fast as lightning
HA !
In fact it was a little bit fright'ning
HUH !
But they fought with expert timing.
HA !
There was funky Billy Chin
And little
Sammy John
He said: Here comes the big boss (Uh-Huh)
let's get it on
We took the bow and made a stand
started swayin' with the hand
A sudden motion made me skip
now we're into a brand-new trip
Everybody was Kung Fu Figthing
HUH !
Those kids were fast as lightning
HA !
In fact it was a little bit fright'ning
HUH !
But they fought with expert timing.
HA !
Wowowowoooo HUH !
Wowowowoooo HA !
Everybody was Kung Fu Figthing
HUH !
Those kids were fast as lightning
HA !
In fact it was a little bit fright'ning
HUH !
But they fought with expert timing.
HA !
Parce qu'il croyait que ça ne casserait pas des briques, le producteur indo-machin Biddu se désintéressa de la sortie du single qu'il avait pondu, I want to give you my everything étant, par la magnanimité d'un directeur-artistique despotique bien qu'inspiré, relégué en face B au profit de la face B originelle, torchée durant les 10 dernières minutes de la location du studio. Biddu, qu'a raté une bonne occasion de la fermer, du faire ceinture pour qu'on lui reconfie un jour une autre prod', alors qu'il avait fait finalement le carton plein sur cette compo de Larry Weis, l'inénarrable, l'immarcescible, l'imputrescible, l'incontournuble Kung Fu fighting, ahané par le plus hong-konguais des rastamen, Carl Douglas, jamaïcain de la première bouffée et hamburger de la dernière fournée après son échouage hanséatique post-traumatique.
One hit wonder parmi les one hit wonders, KFF décrassa les pistes de danse de leurs derniers twists et reliquats de jerks en y propulsant les Huh! et les Ha! d'un proto-disco carnassier et putatif hymne aux moumouttes exubérant de mâles poitrails aux tétons vaguement masqués par les cols pelle-à-tarte de chemises lycra moirées de cachemiresques motifs or et stupre.
Si au fil des turpitudes de l'Histoire avec un grand hasch certaines libérations du joug totalitaire ne se firent glorieusement sans de traditionnelles et courageuses tontes à ras, les années septante s'évadèrent des carcans de l'ordre infrasexuel en allégoriant les capillarités poitrinaires les plus affriolantes, des sternums les plus moites jusqu'aux plexus les plus coits, des dessous-de-bras féminins frisottants aux dessus-de-couilles masculins buissonnants. Alors, les pectoraux jaillirent dans le débat sociétal, ornés de pilosités testoriques ou de mamellures non silliconnées, selon affinités. Ah le joli mois de mai (novembre était pas mal aussi mais alors plutôt indoor, rapport au différentiel encore mal réglé par l'évolution darwinienne quant aux capacités de résistance thermostatique des torses d'homo sapiens aux frimats exposés : pif paf, le rhume de poitrine, j'vous jure d'une tuile).
Dans le vain espoir se donner une contenance sur parquets de discothèques, on brâma ses velléités copulatoires avec forces éructations des fameux chœurs martiaux qui rythmaient l'hymne blaxploito-bruceleeien de ce demi-fausset de Carl Douglas. Sous les crépitements lumineux de boules à facettes jiclantes de virevoltants jaunes et rouges et verts et jaunes encore, on mima en des poses grotesques qui les exploits d'un fils de dragon, qui les facéties d'un petit scarabée, reproductions corporelles en pied et en sueur d'une entomologie cinématographico-télévisuelle où les héros ne tiraient plus à coups de leur canon mais usaient de leurs mimines en de sado-masochistes ballets avec des triades de bandits patibulaires qui battaient sûrement leurs gosses après ça, faut reconnaître que c'est douloureux.
Pour accompagner ces expressions de masculinité, un chouia ébrèchée par des plateform boots de tafioles et des coupes de cheveux de gitanes, reliquats d'une androgynie glitter du plus mauvais aloi pour trouver un boulot de comptable-adjoint ou pour plaire à belle-maman au détour du gigot-flageolets dominical, les chanteurs firent oublier leur voix de castrat en plastronnant de tous leurs poils mammaires expulsés depuis les baillements d'acryliques douteuses qu'ils usèrent comme liquettes de jour, franchement, z'avaient pas honte à l'époque. Assurément, nonobstant toute étude scientifique digne de ce nom, il y a fort à parier que ça devait faire juter à donf les petit-bateau vu que les plus beaux étalons s'adonèrent encore de nombreuses années durant à concourir au jabot kératiné le plus velouté du quartier.
En bords de pistes sur les poufs de violets velours, babillèrent et caquetèrent tant de minettes ébahies par les combats aériens que les virils gallinacés jouaient dans leurs parades déhanchées, de shuribakis accompagnés et de Ha! et de Woh ! syncopées. Devant telles démonstrations d'une fertilité assurée, elles finiraient bien par basculer à l'arrière de R17 aux banquettes de fourrures itou tapissées mais là de synthétiques poilades, seule concession à la nature pileuse. Fin de l'histoire : le poilu poitrail appelle les papilles de pucelles dont le pilouplilou s'empale pile poil sur de tocards paletoquets au terme de samedis soirs aux fièvres blénoragiques consécutives. Minable.
Proprement, d'autres représentants du sexe fort firent montre de leur séduction sous des atours plus chastes et moins poitrineux, sans toutefois sacrifier à un fort pouvoir d'attraction. C'est ce que nous autres conducteurs Offset appelons des "minets", et ça fit fureur au mitan des 70's. Le minet n'est pas plus anglo-saxon que le marlou disco n'est latin, mais reconnaissons un tantinet que les latitudes élevées firent se remballer sévèrement les carpettes pectorales sous de pimpants sous-pulls violets non moins suggestifs dans leur surgissement d'un débardeur jaquart ou d'une veste de laine crème d'un biais moka réhaussée. Pis, les assauts de pastels et de camaïeux firent des blonds minets (un minet est toujours blond, même s'il est brun, cherchez pas à comprendre, moi-même je m'y paume) les archétypes des gendres idéaux, dont des armées de fillettes post-pubères maculèrent de leurs lacrymales déjections des abonnements entiers de OK magazine, à en déforester l'équivalent de 200 terrains de football de forêt amazonnienne pour chaque livraison mercredomadaire. Et encore, je ne parle même pas des numéros spéciaux Jairo.
Sur les bancs face aux lycées d'État des plus insignes préfectures françaises, elles jaquetèrent à l'envi sur ce bel Alan en page 3 ou le si mignon Barry en page centrale, dont le souvenir nocturne de rêves éroto-sentimentaux faisait oublier les mélopées de leur variétoche mièvre de produits de l'industrie musicale qu'ils étaient pour la plupart, comme naguère le furent Hervé ou Paul et comme le seraient un jour Andrew ou George, au hasard. Certes, certains étaient musiciens et pouvaient receler au cœur de leur répertoire personnel ou pour d'autres de subtiles pépites, dont l'hélvétique Juvet nous abreuva avec un talent qui humilia tant de connards phalos et désepéra tant de pétasses frigos.
Les Rubettes, c'était un peu de tout ça : propres sur eux, montés comme des Bambi avant le bal de fin d'année, accoutrés comme des garçons de bain à Gstaad, aussi reluisants que des Fuego, la demi-douzaine de minets étaient des musiciens de studio en chevronnance annoncée, débauchés pour un lustre de succès par un binôme de producteurs dont nous tairons les noms par respect des convenances et en hommage à Nicoletta.
Enfui de la formation peu de temps après le premier et plus grand succès, le chanteur falsetto Paul da Vinci (de son vrai nom Habib Ben Mollar, il trouva que ça faisait un peu trop "Méditerranée" et traça septentrion pour trouver un pseudonyme nordique : raté. [NDLR : cette anecdote est outrageusement fausse, mais aucun SMS ne nous fera changer d'avis : ça va booster notre blog-rank à mort]) rendit inoubliable les stridences de Sugar baby love, secondé avec force contre-uts par sa tribu également assez bien dotée en matière d'ululements, merci bien. La légende fait accroire que, parce que les castrats provoquèrent des émois sexuels dans la gent féminine baroquasse quelques siècles auparavant, les minets chanteurs à minettes poussèrent leur perversion de petits coqs à vriller les tympans des gonzesses pour mieux leur vriller autre chose par la suite. Whalala les jaloux qui disent rien que des méchancetés ! Enfin bon, reconnaissons qu'il n'y a pas de fumée sans feu...
Le printemps 1974 finissait de consummer les derniers restes de Pompidou et Mario Cavallero, tout pris dans l'exigence de fournir avec la plus grande pertinence sa saisonnière moisson de succès chantés du hit parade dans son 16e volume de Pop Hits, ici à nouveau goûlument emballé (voir illustration ci-contre) par le brillant Michel Laguens qui aimait tailler des bikinis dans l'Albal pour papillotter ses blondes poulettes avant de les passer à la casserole (il s'agit d'une licence poétique, ne prenez pas tout ça au pied de la lettre, ça va relancer votre herpès colorectal), notre chef Mario donc dut se résoudre à trancher dans le gras : les kung fu fighters auraient l'honneur d'une reprise en début de face B, les amoureux saccharinés seraient voluptueusement desservis sur la même plage par-delà un pont à la Schönberg (Claude-Michel, vous emballez pas trop quand même) pas si dégueu que ça (Le premier pas, du beau, du bon, du beau niais).
Ici sauvagement abrégé par Mario au terme des trois minutes réglementaires, le brûlot kung funk popularisé par Douglas se vengea dans les années suivantes comme suprême référence cinématographique et télévisuelle, de Wayne's world aux Scrubs, de Shaolin suckers au moindre reportage sur les mafias siniques :
Piteux de l'avoir ainsi coupée trop court à Mike Clifford, son chanteur qui se la jouait David Carradine des boîtes de nuit, Mario lui offrit un rattrapage comme lead singer sur la scie des suce-nommés minets Rubettes :
D'accord : son Sugar baby love ne vaut pas l'original, mais reconnaissons aussi que l'original lui-même ne le vaut pas non plus.
Mais ça, évidemment, personne n'ose le dire.
Que Marianne était jolie
Elle est née dans le Paris
De 1790
Comme une rose épanouie
Au jardin des fleurs de lys.
Marianne a cinq enfants
Qu'elle élève de son mieux
Marianne a maintenant
Quelques rides au coin des yeux.
Dieu ! Mais que Marianne était jolie
Quand elle marchait dans les rues de Paris
En chantant à pleine voix
Ça ira ! ça ira !toute la vie.
Dieu ! Mais que Marianne était jolie
Quand elle embrasait le cœur de Paris
En criant dessus les toits :
Ça ira ! ça ira ! toute la vie.
Il n'y a pas si longtemps
Que l'on se battait pour elle
Et j'ai connu des printemps
Qui brillaient sous son soleil.
Marianne à cinq enfants,
Quatre fils qu'elle a perdus
Le cinquième à présent
Qu'elle ne reconnaît plus.
Dieu ! Mais que Marianne était jolie
Quand elle marchait dans les rues de Paris
En chantant à pleine voix
Ça ira ! ça ira !toute la vie.
Dieu ! Mais que Marianne était jolie
Quand elle embrasait le cœur de Paris
En criant dessus les toits :
Ça ira ! ça ira ! toute la vie.
Avril se découvre de tous ses fils, bien avant l'heure par des gaz puants causé, l'été solaire pointe ses dards sur la fille aînée de l'Église ballottée dans une malmooréenne campagne de merde. L'unité nationale se fissure sous les cris à l'unité de prétendants à la commandanture suprême, mais peut-être est-ainsi que la patrie de Voltaire, Rousseau et Michel Jobert a construit au fil des siècles sa cohérence, sa consistance, sa véritude.
Sept lustres s'écoulèrent depuis que de sa voix de pêche, l'amer Michel, en un élan appolinairien, nous conta pour la première fois son admiration fanée pour la belle République que le joli mois de mai venait de faire valser mais qui s'enkystait dans le beauf pompidolisme des VRP en complet-veston crème et de leurs choucrouteuses mégères aux corsages de tergal imprimés de flatulences végétales orange et mauves, bovins phtisiques arranguant pêle-mêle les rouges et les gris, le péril jaune et les pénibles jeunes, se désolant de la France qui foulcant et de l'essence qui s'enflamme, se pâmant et se roulant des pelles vineuses devant une érotopouffe osseuse vautrée sur du rotin pendant que Venise se gondole. On sait ce qu'on dit, on vote ce qu'on pense. L'ORTF n'est pas encore crevée, et comme on comprend trop ce que dit Mesmer et pas assez ce que cause Chaban, on aime se faire bien éduquer par des godelureaux qui moquent en des pot-pourris musicaux une classe politique qu'est quand même bien pourrite ma bonne dame. La communion du petit de Brigitte et Roger permet de faire le point en famille sur le dernier uiquène d'élections, où Jean Royer a bien rivé son clou à la vermine socialo-communiste lors du débat sur la 2, qu'en couleur ça donne quand même plus propre les chemises d'Alain Duhamel, déjà, et de Michel Droit, encore.
Atterré par les votes moutonniers et puants de ceux que Cabu va bientôt baptiser au mitan des années 70, attristé par la vacuité et les luttes intestinales de la gauche gigotante au son du flageolet des armées socialistes contres les colonnes communistes, Michel Delpech, figure tutélaire de cet espace de nostalgie turlutaine, alpha et oméga de la jolie chanson française, verse sa petite larme sur une démocratie qu'il souhaiterait plus glorieuse et aimante, sur une France mère courage qui a bien du souci à se faire avec sa progéniture. Et quand, au cœur de ce 7e hiver trimillénaire, Michou soigne sa sortie d'une longue mélancolie avec une brochette d'acolytes aux petits oignons, il émerge dans une période qu'il découvre à nouveau agitée par une médiocrité d'impétrants pour sa jolie Marianne. Pas de bol pour le déprimé éternel, le printemps 2007 ne va pas lui regonfler le moral, lui qui regarde avec amour la vie avec ses lunettes moroses, en dépit du nouvel enamourage que lui célèbre la hype la plus nerd* (*c'est ce que nous autres informaticiens appelons un commentaire entre parenthèses).
Pourtant, on eut pu croire que la situation se désencroûtat en 14 ans de mitterrando-cohabitationnite, nonobstant quelques lustres de chiraco-giscardime du meilleur soporifisme. En visitant les candidats d'aujourd'hui, on pourrait même croire que la France est à nouveau désirée richement, diversement, avec des 'tits gars et des nénettes qui n'en veulent et vont revivifier le 5e rejeton de Marianne à la veille de son cinquantenaire. Bah, cela ne semble toutefois qu'illusion : les airs sont connus, les paroles des chansons sont les mêmes et les pochettes ont à peine été reliftées, Photoshop remisant Offset et Lettraset mais gardant les poses convenues et les slogans oulipiens.
Quatre décennies où les mêmes acteurs brandissent leurs étendards en poussant des rengaines qu'on souhaiterait plus sexys, en dépit de ludiques efforts pour remixer la campagne (attention : cliquer sur ce lien peut provoquer une saine mise en situation du présent billet), que même nous on va essayer de relever le gland. Non, le gant. Désolé. Quatre décennies donc où les mêmes sautent sur leur chaise tels des Cabrel en criant : le rock ! le rock ! le rock ! alors que la variétoche d'iceux-là est moche, et les rocks d'iceux-ci sont secs. Certes, quelques témoignages musicaux pertinents, d'autres passionnants, encore d'autres plus subjuguants ou bien ceux-ci plus... rock quoi, nous intiment l'ordre de la révolte joyeuse et de l'engouement musico-politique. Mais laissez-moi douter.
Tiens, par exemple : qu'est-ce qui a-t-il changé chez nos amis du grand soir en 35 ans depuis l'ode à Marianne, si ce n'est une certaine décrépitude des enfants de Staline au profit des petits-fils du pioletté de Mexico, assez en forme actuellement, merci ? Rien. Pire même : l'extrême gauche est schizophrène et ne sait choisir son candidat, hésitant entre le marteau et la faucille, un coup-ci, un coup-là, couic-couic les OGM, bong-bong les grands patrons voyous.
Ca se démultiplie en autant de side-projects que même Rémi Brica ne saurait suivre la cadence. A défaut d'originalité (on dira alors : avoir de la constance), on glorifie les valeurs sûres, on convoque Vladimir, on invoque Ernesto et la Commune, on barriole sa rage de rouge, on se drape d'étoles étoilées, on ne cède à aucune compromission.
Certains désespérés ont même crié leur anarcho-syndicalisme et en ont maculé nos tristes murailles briquettées dans un mouvement transgressif quelque peu terrorisé toutefois d'être épinglé en flagrant désir de vouloir réveiller les Mas.
Mais que reste-t-il des mythes ouvriers ? Sur quoi construire la révolte quand le pavé se vide des pas rageurs du prolétariat hurlant, ne laissant guère que les larmes de l'échec de la lutte finie sur de blettes revendications aux odeurs de merguez refroidies ? Car les usines se sont envolées, les repères ont explosé, les valeurs sont renversées, le petit peuple s'est lepénisé.
Ah b'en vi, désormais, dans la honte isolée de noires bâches des préaux d'écoles réquisitionnés, la vile multitude nourrit les urnes du gros casse-burnes. On croit que c'est reparti comme en 33, l'effroi du show nous glace le dos. Cela dura longtemps qu'on le peigne comme la résurgence de la bête immonde, prête à écraser l'Europe avec ses affidés et frères de sang brun sous leurs bottes de chasseurs de bougnoules et autres gibiers de Provence. A la limite, ça fout les jetons.
Pouloulou ! Mais que nenni ! En sus de quelques fins de race latino-liturgisantes et de tous les supporteurs de football, la France beauf et celle qui est déprimée par le chômage et les petites humiliations relèvent dominicalement le front aux printemps venus pour des motifs plus vils que la régénérescence de la race franque et le renouveau du haricot de mouton. Rigolarde, cette France est mollement mais indécrottablement raciste comme toujours, craignant l'Autre dont elle jubile pourtant de se gausser. Toute sa carrière, Michel Delpech a d'ailleurs subi le partage des loges des plateaux télévisés et des chiottes des salles des fêtes niçoises avec le parangon de la xénophobie sympa, du racisme rigolo et de la haine rieuse. Michel Leeb cache l'oeil du borgne derrière ses grimaces de chimpanzé des beaux quartiers, parce que derrière ses lunettes, y peut pas (b'en oui, c'est ses narines).
Mais il en existe d'autres concurrents que le putride et purulent putois breton pour renouveler vaguement les vieux numéros de notre comique post-colonial national, gendre rêvé des Régécolors et inspiration suprême des fins de banquet et débuts d'apéro. Surjouant son accent et ses effets tel un Jacques Ballutin sous amphés, le vicomte laboure la même fange, clignant grossièrement de l'oeil vers son public goguenard comme aux riches heures du Théâtre ce soir. Dans un registre plus tragique, d'autres savent plus sobrement et martialement demander, les yeux dans la France, si vous trouvez normal, non mais franchement trouvez-vous ça normal, que des grands frères génétiquement conditionnés violent des petits moutons dans des baignoires. En plus, si on rajoute le bruit et l'odeur, alors où va-t-on ?
Bon, on dramatise, on dramatise, mais tout ne va pas si mal dans ce monde qui pue. On peut tranquillou se laisser tirer la sonnette d'alarme les périodes d'élections venues, couper l'eau quand on se brosse les dents et autres courageux gestes, puis s'en retourner peinardou en 4x4 patienter le prochain moment propice pour s'émouvoir un quart d'heure de la fin de la fin et du début des emmerdes. Entre deux, on se prélasse, aveugle au triste tableau que quelques agités peignent en hurlant à coups de fauchages, abordages et autres enchaînements. On verra bien.
Alors, c'est foutu ? Aucun espoir ? Meuuh non ! Nourris aux débats publics participatifs sur des thèmes variés mais pas trop, nous allons être sauvés par la vierge vengeresse, la Sainte Blandine de la social-démocratie, la Saint Geneviève des régions de France, nouvelle Jeanne à l'étendard carmin matiné blanc-bleu.
Remarquez, fidèles à leur bougeotte de saint-guy qui les brandouille depuis qu'incertains pré-ados ils hésitaient devant les portants entre les revues coquines et les mags d'informatique, il y a aussi les centristes, tous de droite venus, qui à force de vouloir aller vers la gauche (cf. illustration),
vont s'en revenir plumés les cocos, une main devant, l'autre derrière, avec leur bite en fleur mais sans leur coutelas de Rahan qu'ils avaient chopé discretos dans le crypto communiste Pif gadget (cf autre illustration, on est en plein web 2.0 je mouille !) :
C'est quand même bien triste ces pochettes de disque, dont la politique ne ressort grandie. Mario Cavallero ne s'y est pas trompé naguères : il fit habiller sa reprise de l'amère complainte delpechienne en une allegorie aux robes en popeline que bien peu d'exégètes perçurent comme le véritable manifeste graphique d'une France retrouvée. Bien cachée était donc l'agitation politicarde derrière la joie d'une fraiche vision kaléidoscopique de cette jeune fille qu'on imagine en fleur dans son franche cancan printanier, un morceau de chiffon rose accroché à la taille, un autre vermillon battant les airs de sa pubère carmagnole. On l'entend chanter Ca ira, on la voit belle comme le soleil un lundi, on se remémore quand on était si jeune, jouer à si on chantait, à faire comme l'oiseau pour s'envoler au dessus des forêts et des prairies où s'ébattent les chevaux fous, par dessus l'Himalaya et par-delà le Lac Majeur. Toute gaite comme ça, elle doit s'appeler Marianne, si jolie, si jolie.
Mais ce n'est qu'une chansonnette.
A la fin de la beuglette pophiette poussée avé l'assent de Borme-les-Mimosas sur ce 6e volume du Hit parade chanté, la cruauté du quotidien se rappelle à nous, l'heure qui pointe, le prix des allumettes qui flambe, le surgé qui braille, le bordel quoi. La France a vraiment foutu le camp, un autre Michel, au nom moins violent mais au courage plus viril le sait et le clamera toutes les 70's durant et après encore : c'est torché, on est eus ! jusqu'au trognon !!! Pillés, lessivés, blêmes et dépouillés de nos plus beaux emblèmes nationaux. Mais ce chantre mou de la vraie France, celle qui ne ment pas, ce héraut de la nation qui ne se laisse pas marcher sur les couilles par les crouilles et autres raclures génétiquement tarées l'a glapi, les machoires serrées, le mandibule prognate et la chemise sportswear repassée négligeamment ouverte sur un mâle poitrail : ils ont le pétrole, mais c'est tout !
Mais ça, malheureusement, de plus de en plus de cons osent le dire.
Note aux benêts : dans les cases interactives de cet espace informatique distant participatif, ça râle, ça pinaille, ça trépigne et ça fait son caca nerveux, en un mot, ça formule ce que nous nous autres dans l'informatique appelons des réclamations, parce que Mario Jr traîne à éditer son billet. En plus, quand celui-ci vient, c'est amer et bâclé, expurgé de tas d'images et de tonnes de saillies, billevesées et autres tirades qui s'étaient accumulées en brouillon grossissant au fil des semaines, tout parce que l'hébergeur râle quand c'est trop lourd. En plus, le tout est bâclement résumé au dernier moment pour cause d'actualité deadlinesque (comme dirait Brian Ferry).
Résultat : une livraison mi-chèvre mi chou que l'équipe trouve, après trop rapide relecture, mal agencée, vite montée et au finale peu inspirée. Mais bon, il fallait en terminer de cet article qui n'en finissait plus de gonfler sans jamais sortir, sur un thème qui, finalement, ne nous a pas trop motivé. Et tout ça à cause d'une bête réponse à un billet sympa, (déjà cité dans cet article, mais c'est ce que nous appelons nous autres informaticiens le double check) il y a deux mois déjà de cela. Rhalala, tout fout l'camp ma pov' dame ! Mais ça, évidemment, la racaille qui commente ne va pas se gêner pour nous rappeler légitimement notre incurie. Qu'elle en soit remerciée, mais qu'elle ne se la pête pas trop non plus ! ;o)
PPS : et l'équipe ne s'engage nullement sur un édit après le premier tour, bien entendu !
L'oiseau et l'enfant
Comme un enfant aux yeux de lumière
Qui voit passer au loin les oiseaux
Comme l'oiseau bleu survolant la terre
Vois comme le monde, le monde est beau
Beau le bateau, dansant sur les vagues
Ivre de vie, d'amour et de vent
Belle la chanson naissante des vagues
Abandonnée au sable blanc
Blanc l'innocent, le sang du poète
Qui en chantant, invente l'amour
Pour que la vie s'habille de fête
Et que la nuit se change en jour
Jour d'une vie où l'aube se lève
Pour réveiller la ville aux yeux lourds
Où les matins effeuillent les rêves
Pour nous donner un monde d'amour
L'amour c'est toi, l'amour c'est moi
L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi
Moi qui ne suis qu'une fille de l'ombre
Qui voit briller l'étoile du soir
Toi mon étoile qui tisse ma ronde
Viens allumer mon soleil noir
Noire la misère, les hommes et la guerre
Qui croient tenir les rênes du temps
Pays d'amour n'a pas de frontière
Pour ceux qui ont un cœur d'enfant
Comme un enfant aux yeux de lumière
Qui voit passer au loin les oiseaux
Comme l'oiseau bleu survolant la terre
Nous trouverons ce monde d'amour
L'amour c'est toi, l'enfant c'est moi
L'oiseau c'est toi, l'enfant c'est moi
Hallelujah ! Cocorico et toute cette sorte de choses ! Après deux lustres de vaches maigres, de veaux étiques et de cochons qui sentent des pieds, le Saint Graal de l'art européen a retrouvé le chemin de la mère patrie des muses de l'occident éclairé, berceau de Berlioz et Breton, Debussy et Troigros, Colette et Rodin, Berthe Morisot et Guillaume de Machault, Delacroix et Poincaré, Descartes et Brassens, Huysmans et Sheila. Dans le concert des nations bataillant avec force ritournelles bétasses et chorégraphies palmipèdes, la France éternelle apporta de nouveau la paix sur les Béotiens de l'Atlantique à l'Oural enfourchée tel un Napoléon d'Eylau et d'Iéna sur la mélopée d'une transfuge lusitanienne au double patronyme virginal et clitoridien, Sainte Mère Marie, glorieuse épouse abrahamesque Myriam.
Marseillaise transfigurée pour une Europe en paix dans un monde de brutes, L'oiseau et l'enfant offre à l'humanité son lot d'espoir et de quatrains vertigineux de platitude si j'osais bousculer Euclide dans ce raccourci einsteinien. 300 millions de téléspectateurs déversèrent leurs voix téléphoniques dans la matrice distribuant aux nations "Luxembourg Quatre points" par-ci et "Leuxeum'bourgue for poïntse" par-là, réservant comme l'écureuil de septembre leurs plus belles noisettes en les lovant dans une niche tricolore pour honorer la francitude triomphante. 136 points consacrèrent Marie Myriam qui n'en put mais de tant d'honneur, humide et émue lorsqu'elle entonna de nouveau son hymne vainqueur pour bien rappeler aux consommateurs que sa galette noire serait en vente dès le lendemain dans tous les supermarchés et autres Disco 2000 continentaux, et qu'ils seraient bienvenus de s'imprégner vite fait de la rengaine parce que les radios ne tarderaient pas à les tarauder 27 fois par jour donc mieux vaut se blinder les pavillons, ça va chier graves des notes.
L'Eurovision, comme on cause amicalement du grand concours européen de la chanson inventé par le bien-nommé Marcel Baison en 1957, l'Eurovision est justement retransmise par la cathodique et apostolique Eurovision, consortium d'ingénieux qui sûrent donner un espace hertzien commun aux vieux pays de ce vieux continent, fatigués de guerroyer sans répit et souhaitant commuer dans la communion télévisuelle leurs sanglantes querelles en de pacifiques batailles, commises sur les routes du Tour de France, sur les pistes enneigées d'Interneiges et les toboggans aqueux de Jeux sans Frontières, jusqu'aux scènes des plus grands palais des sports, tout de pastel vétus pour ces joutes musicales que les Grecs n'auraient point reniées mais dont ils ne briguèrent la plus haute marche qu'en 2003, par la grâce d'Elena Paparizou et son My number one si bien titré, quoique son short n'est pas mal non plus.
La prouesse technologique était presque invisible mais ébaubissait les masses populaires, piaffant dès la mire hypnotique et les trompettes malmoréennes de Marc-Antoine Charpentier qui n'aurait pu imaginer que son Te Deum atteignit un jour telle prestigieuse audience. L'hypnotisme se poursuivait durant le concours rythmé d'un répons multiternaire entre les langues autochtones et les subséquentes traductions, en français, langue diplomatique, et en anglais, parce que faut bien qu'on comprenne quand même. On y égrena des mélopées de points distribuées dans la plus irrationnelle mixture de goûts. Les transnationalités votantes peignent dans leur grand bordel amalgamé des tableaux oulipiens dont on découvre subjugués le décalage systématique de la qualité vers la miévrerie, sorte de S+7 mais plutôt -12. Ne boudons pas notre plaisir franchouillard, la France y glana en 1977 son dernier eurotrophée et nous ne dûmes plus depuis lors héberger coûteusement le concours de l'année suivante. Et pourtant nombreuses furent les victoires gauloises, bien qu'à vaincre sans péril on triompha sans beaucoup de gloire.
Anéfé, les 7 contrées initiatrices du raout guttural se battaient chacune avec deux candidats jusqu'à l'aube des années 70, ce qui permis à la patrie de Bergson de décrocher les lauriers par 4 fois en tout, sans compter quelques mercenaires qui décrochèrent la timbale au nom du Grand Duché ou qui firent de beaux accessits pour le compte de nos dépendances d'outre-Quiévrin, d'outre-Moselle et d'outre-Nationale 7, comme Michèle Torr multirécidiviste de l'Eurovision qui combattit en 1977 sous les couleurs monégasques avec le très ironique Une petite française, 4e quand même, ça cure le rectum !
Mais les rois du pillage des terres franques furent quand même ces banquiers de basse Sarre ducale qui nous piquèrent en vrac Michèle Arnaud, Jean-Claude Pascal (1er), Nana Mouskouri, Hugues Aufray, France Gall (1re en 1965 avec Poupée de cire, poupée de son de Gainsbourg), Michèle Torr encore, Sophie Garel (avec le grandissime Chris Baldo en 68 dont le Nous vivrons d'amour n'arriva que 11e), David-Alexandre Winter (oui, le père de, et grand rival de Dave dans les hit parades de l'époque), Anne-Marie David (une bonne copine à la Joëlle de Il était une fois), Jeane Manson, Sophie et Magaly (9es en 1980 avec l'inoubliable Papa pingouin, composé par Jean-Paul Cara, coauteur de la victoire de 77), Corinne Hermès (1e en 1983) et même la filière bruxelloise avec coup sur coup en 87 et 88 Robert Joubert (a.k.a. Plastic Bertrand) et Lara Crockaert (elle a bien fait de changer son nom pour Fabian, elle aurait été ridicule sinon). Certes, le genre était répandu ailleurs puisque canadiens, irlandais, australiens et autres ultramarins firent le bonheur hélvétique ou britannique en des temps où on ne rigolait pas du Commissaire européen aux transports.
Mais que seraient les plus brillants interprètes sans les plus grands chorégraphes,
sans de non moins grands couturiers,
et surtout sans d'excelllllents musiciens ?
Ah la dive Olympe qu'est l'Europe alors, le temps de ce que nous autres informaticiens appelons une putain de bonne soirée télévisée !
Mais que de moqueries pour ce vecteur de paix et d'amitié entre les peuples ! Aujourd'hui sont glorifiées les nations naguère écrasées par la torpeur des décennies communistes et qui s'éveillent enfin au monde dans des choeurs en sol majeur et paroles mineures, toutes d'énergie contenue exultant par là-même en cette orgasmique éructance de rythmes proto-baloches et post-Abba (Abba qui, ceci dit en passant, furent, n'en doutons pas, l'alpha et l'oméga de ce challenge culturel de premier ordre, mille fois imités, jamais égalés, mais trève d'anecdotes, on n'est pas là pour ça).
Pis, mieux que cet infâme et pathétique ralliement aux armées transatlantiques écrasant de leurs rangers hi-tech les sables ensanglantés d'un pétrole à pas cher, ces peuples déchaînés (hi hi hi) trouvent leur honneur en clamant au monde que la baltitude et le transcarpatisme valent bien l'atlantisme culturel d'une Europe des 9 à la botte du grand frère étatsunien. La stratégie des petits et des laissers pour compte de la diplomatie onusienne et des arcanes des conseils d'administration des multinationales passe désormais par l'étape Eurovision où on aura bon goût de frapper un grand coup en rompant avec l'universalité bélante de pacifisme pour l'affirmation outrancière d'une spécificité inédite de sa culture indigène.
En 2006, ce fut la Finlande qui s'y colla brillamment par le truchement de ses nouveaux hérauts de Lordi, mini séisme dans le mièvre ordonnancement attendu en de telles bacchanales chantées, se hissant au fait du podium avec son Hard Rock Hallellujah ! Une horde de brutes défrisa toutes les mémères bercées de Druckers nationaux commentant dans les affres de l'incomprehension la prestation des braillards silliconés du visage qui poussèrent l'outrecuidance à surjouer Kiss en beuglant des "Voitto tuli! Voitto tuli!" et autres "Lordi on tullut tunnetuksi tinkimättömällä show:llaan, rakkaudella työstetyillä naamioilla ja vaatetuksella sekä ennen kaikkea hard rockin kulta-ajasta ammentavalla jämerällä rockilla. " Ca pose là, n'est-ce pas ! Alors pas étonnant qu'ils nous narguassent au sein même de leurs démoniaques incantations par un "Euroviisuvoitto on vain yksi etappi maailmanvalloitukselle!" que nous n'oserons traduire céans, y a les gamins qui regardent.
Tu-tu-tut' ! rétorquerons-nous toutefois à Michel Drucker effaré et certain que les vilains ne gagneraient qued', pleins de leur vulgarité si peu digne de la classe traditionnelle que nous offrent depuis 5 décennies les prestations eurovisées. Car une écoute plus attentive de l'attaque lordienne nous fera découvrir le secret de leur réussite, 29 ans après la gloire de notre petite portugaise à nous : le riff d'attaque est identique ! (quelle alitération, j'en suis aterré). A quelques bémols près, la ligne mélodique des deux vainqueurs à une génération d'intervalle est commune. Est-ce là le secret de la réussite ? Écoutons sur bande originale, sans nous laisser divertir par le commentaire de notre Michou, et repassons plusieurs fois le riff d'intro :
Ca vous la coupe, hein ? Alors, si cette musique est magique, serait-il aisé de remettre le couvert ? C'est ce que tenta le compositeur de L'oiseau et l'enfant en rééditant son morceau réarrangé et réharangué par une pouffiasse d'origine polonaise cette fois ci dans une technoïsante version abrutissante, opportuniste glomérule gluant conçu pour que les 6-10 ans se l'arrachent en CD 2 titres, trousses, gommes à la fraise et autres produits dérivés aux couleurs d'une narcotique imagerie bisounoursienne en transe teletubbienne qu'on prendrait des champignons on aurait à grand peine le même effet, même des qu'on aurait importés du riant Brabant batave. Mais Karol n'est pas Marie ni Myriam, et sans le talent la vocalise n'est rien, comme dirait Marianne James qui s'y connait, elle, en jolie filet de voix sur des chansons de merde.
D'autres godelureaux à peine pubères salirent il y a peu, peste soit de ce tiers millénaire, les paroles d'amour de l'ode myriamesque pour un cross-over pitoyable eu égard à la gravitude que sont la faim dans le monde et les bouchons du dimanche soir au triangle de Roquancourt.
Hopopop ! Mario Cavallero ne s'en était pas laissé compté non plus. Flanqué de sa fidèle Lili Montès, il s'attela quelques semaines après la victoire mariale en la Perfide Albion à une de ces reprises que vous m'en direz tant.
Fidèle aux choeurs en soutien à la douce scie, scrupuleux dans le respect des violonnades de service, parfait dans la scansion du break au mitan de la chanson, c'est du grand Mario qui nous est servi dans ce 32e volume de Pop Hits, le Hit parade chanté, au milieu de reprises magiques d'un Nicolas Perrac partant (Je pars), de Martin Circus en garçons de plage pour une invite à une partie de bluette (Drague Party, sur l'air du Kill surf city des Beach Boys) et autres mouche magique et électronisante (Magic Fly) qu'on n'allait pas se priver de 14,50 francs au Radar Géant du coin. Le tout est servi sous une couverture du meilleur aloi où le grand Michel Laguens a ressorti sa robe à franges indienne et ses célèbres bottes glitter dont il chaussa plusieurs de ses manequins au gré de diverses séances à objet disco-illustratif.
Étonnamment gaie pour une fois mais toujours aussi coquine, la muse de Michel suggère en un mouvement de pas chassé le rythme requis pour certains des titres de cette compilation saisonnière, vraisemblablement plus sur fond de Sunny que du tube lusitanio-franco-européoannovisien au pinacle en cet article, morceau peu chaloupé soit-il, nonobstant il est vrai ses dernières secondes dont le retour de l'orchestre en grand tintouin aurait fait pâlir Lennon et Wagner qui n'ont pu rivaliser, respectivement dans le finale épique de Sgt Pepper Lonely Hearts Club Band et dans l'envoi d'Un jour la p'tite Huguette, dont Richard n'était pas peu fier mais que Cosima raya d'un discret mais ferme trait de mine de son envoi mensuel pour enregistrement et protection à la Société des artistes protonazis de Bayreuth-les-Gonesse. Notre blonde donc est le joyau de la photographie selon Laguens, régulièrement servie sur les flancs quadrichromes des pires compilations que la France giscardo-pompidolienne sut connaître.
Souvent froide et néanmoins terriblement sexy, notre Anne-Marie de service, car il lui faut bien un prénom et que l'équipe de rédaction s'est raclée le cortex pour offrir un label à la belle inconnue, a souvent guigné le chaland des bacs de disques en lui faisant espérer des troubles émotionnels qu'elle savait pertinemment vains à l'écoute à venir du douteux parfum contenu en ces si désirables flacons, fragrance faite de noires galettes de polychlorure de vinyl sillonnées mollement de reprises des plus grands tubes du mois et qui seront pour la plupart vite oubliés sauf des nerds et autres giscardo-pompidolophiles, enregistrées en prise directe par les plus grands orchestres de baloche sous la baguette des Claude Dauray, John Christopher, Jean-Luc Ferré et autres Mario Cavallero mais aussi par des trompetistes émerites que furent Pierre Sellin et autres organistes inspirés, dont Eddy Driver qui donna à l'Hammond ses titres de noblesse au travers des sonos des plus grandes stations Fina de France et de Wallonie.
Claude Dauray justement, dont le Parade des succès n°26 de l'été 1977 offrit, outre un tracklist assez proche du Pop Hits 32 en dépit d'une orchestration des plus approximatives et d'interprétations à faire se compisser aux éclats Buster Keaton, un plan américain de notre gonzesse du mois, déhanchant son jean qu'elle avait un peu court, décidémennt c'est une manie, ils avaient un budget de fin de mois ou quoi ?
Plus encore, l'éditeur de chez Vygson devait être particulièrement charmé par la chouchoutte de Laguens car il la vautra plusieurs fois encore sur les couvertures de la série Parade des succès.
Chez Musidisc aussi on s'enticha de la blonde à qui on offrit l'unique privilège d'illustrer par deux fois la collection Pop Hits , comme ainsi pour la 31e livraison :
Étonnante séance photo qui offrit assurément plusieurs tirages de la même combinaison de ce mannequin intringuant, gainée de son ensemble vermillon au short minimal et au caraco frangé et chaussée de ce que nous autres informaticiens appelons dans notre jargon des bottes argentées à talons hauts, qui s'illustrèrent d'ailleurs aussi sur le Pop Hits 32 présenté ci-dessus.
On retrouva les poses de la même série sur le volume 4 des compiles Super Hits animées par le ringardissime Patrick Olier dont on s'étonnera qu'il fit carrière ensuite sous les ors de la République et sous les ordres de sa MAM publique (m'ouais...).
Et toujours la même séance et la même tenue pour inaugurer la série d'Ennio Rivolta à l'orgue Hammond pour nous faire danser sans arrêt :
Chez Delphine, label où on aime bien aussi les blondasses sexys, on offrit d'ailleurs par trois fois la minette à Ennio et ses touches en folie :
Et on avait déjà dévoilé pour faire patienter sur ce site la gueuze dans sa version guitaresque au service d'une série médiocre de covers instrumentales des grands tubes de chez Stax, sur le bigrement délicat label MFP, Music for pleasure, b'en tiens, tout le plaisir est pour nous.
On notera ici tous les canons de la mise en scène chère à Michel Laguens pour sa favorite : bottes argentées, version hautes, short glitter, version trad' au raz du moteur, subtile suggestion mamaire par l'entremise cette fois-ci d'un gros noeud (pouf pouf), blondeur détachée et regard pénétrant.
Ca met en appétit certains, mais c'est de la branlette à côté de la brandade à la Marie, Marie Myriam qui après quelques années à siruper les génériques de Candy, Casimir et autres Visiteurs de Noël s'est reconvertie comme tout bon footballeur qui se respecte dans la nappe à carreaux, le bacalao et le tinto verde en reprenant la gargotte paternelle à Charonne. On ira donc se régaler à L’auberge de Marie, 6 rue Planchat, Parie 20e, ouvert tous les jours excepté le samedi midi, le dimanche (midi et soir) et lundi soir, service restauration de 12h00 à 14H30 et de 20h00 à 22h30, animation musicale tous les samedis soir avec Jorge Mirando des Sol Latinos (Musique sud américaine). Formule à 19,90 € sauf samedi soir, carte à 30 €, dont la rédaction vous recommande la Cataplana de fruits de mer (servie pour deux personnes, prévoir 25 minutes).
Alors franchement, se foutre de la gueule d'un oiseau et d'un enfant, c'est vraiment minable.
Mais ça, évidemment, personne n'ose le dire.