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le ouèbe résolument 7.0

Pop Hits, le hit parade chanté, c'est 10 ans, 54 albums vinyl (et quelques musicassettes), 634 reprises de chansons et quelques inédites, les pochettes les plus cheesecake de la galaxie, la qualité française aux éditions Musidisc International, une quintessence musicale orchestrée, dirigée et digérée par le Ray Coniff hexagonal, Monsieur Mario Cavallero en personne : c'est Pop Hits, le hit parade chanté.
Hmmm !!!

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This web site is dedicated to a french series of cover compilations of "hits" during the 70's : Pop Hits, le Hit parade chanté. Songs of the moment (the best and the worst ones) were badly covered by Mario Cavallero, his orchestra and his singers. The seasonal productions were magnificaly packed into cheesecake covers. In fact, the main (only ?) interest of this site. Check out in priority our Des pochettes section to watch and enjoy this artwork, climax of the french touch.

Les Plus Du Service Pop Hits

écoutez, c'est le son Pop Hits

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6 juillet 2008 7 06 /07 /juillet /2008 19:00
Faire toaster avec classe Jimmy Cliff sur du Jean-Michel Jarre, c'est l'avantage concurrentiel que les bristoliens de Massive Attack possèdent sur le reste de la scène électro anglo-continentale. Porte-étendards de ce que les journalistes de la Fnac et les auditeurs mayennais de Bernard Lenoir nomment le trip hop, le "groupe", tantôt trio, tantôt duo quand il ne se résume pas à une entreprise unipersonnelle, égrène ses productions de lustre en lustre, cultivant l'attente de ses fans pour mieux écouler les galettes rendues plus rares, à défaut d'être plus fraîches. 
Car enfin ! : pourquoi se gargariser de ces glauques et convenues compilations d'ambiances sonores pour galeries marchandes alors que ces bidouilleurs au charisme de pelleteuse agricole ne font que caresser dans le sens du poil l'atavisme cocoonier régressif de foules adulescentes en mal de morbidité synthétique et binaire pour rendre moins plates leurs invitations à l'apéro dînatoire de leurs voisins d'escalier dont ils espèrent, en de soyeuses convivialités d'immeubles de centre-villes, retisser le tissu social atomisé par l'individualisme grandissant d'une société en mal de repères identitaires. 

Massive Attack, donc. Y a pas mieux pour repartir à l'assaut d'une identité dissoute et rebâtir une grille culturelle commune, avec force volupté morbide d'une musique patchwork, collage de gommettes musicales chopées dans des vieilleries vinyliques provenant de Detroit, Kingston et Blackpool, catalogue post-moderne de références, enfilées en chapelets de petites madeleines de rock, pop et soul comme autant de validations de passages obligés d'une érudition musicologique subculturelle labellisée Wire et NME (alors qu'elles s'adressent surtout aux lecteurs de Roque et Floque). 

Comble de ce dandysme prozaquien que même cette loque de des Esseintes aurait compissé, Mezzanine dispute au roublard OK Computer le titre d' "album des années 90" par son enfilage au kilomètre et à la tonne de bravoures funèbres rythmées par un dub mollasson et assaisonnées d'échantillons périmés mais z-incontournables de nouwève dûment estampillée "atteution : morceau culte". Rompant avec la blue eyed soul honnête bien que peu originale de ses deux premiers albums et demi (et demi si l'on crédite le ramasse fric No Protection, compilation de remixes pour warm up de bar-mitzvah par le très scolaire Mad Professor), brefle, cherchant à renouveler sa machine à cash en anticipant sur l'annoncé revival cold wave qui n'allait alors tarder (on était en 98), les trois loustics ont gardé les mêmes recettes en les agrémentant de nouveaux condiments putassiers dont on peut faire une rapide visite guidée. 

Au chapitre du concept fort, marque déposée et procédé caractéristique de base permettant l'indexation facile pour analyses érudites de JT de chaînes hertziennes et autres conversations de BDE d'écoles de commerce, Massive (comme on dit dans notre jargon de technico-commerciaux de chez Canon) invite des beugleuses à la voix éthérée pour punaiser dans la stratosphère des mélodies sirupeuses que des infrabasses numériques tendent à riveter à la croûte terrestre dans un mouvement diamétralement inverse. Tiraillement auditif, dissociation phonique, brouillage des perceptions auriculaires (sans contrepèterie), ce décalage sensoriel génère un malaise interne, comme un mauvais jetlag, ou pire : comme un roulis persistant après le passage en bac de Douvres à Calais.
Le trouble est amplifié par la grâce angeline des stridulences d'une Liz Fraser échappée des Cocteau Twins empopisés ou d'un Horace Andy promenant sa voix de fausset sur des mélopées légèrement moins cannabiques qu'à son habitude, quoique. Ces voix féminines et tourneboulantes tendent à transporter l'auditeur dans un métamonde onirique où il appréciera la justesse des tweeters de ses enceintes B&O et
la suavité d'un splif de marocain de première bourre. Tels des Gainsbourg rosbifs, les Massive Attack font pousser jusque contre-uts quasi ultrasonores la crème des chanteuses-à-QI anglo-saxonnes, de Tracey Thorn (la chanteuse d'Everything but the girl, pas la hardeuse, voyons) à la très constante et jamais agaçante hystéro catho anti-papiste Sinead O'Connor. Remarque, il ne s'agit nullement d'une critique mal intentionnée mais d'un hommage à leur présence d'esprit, vu qu'ils chantent comme des Jean-Patrick Capdevielle mal dégrossis de leur dernière cuite à la Brains, les trois chimistes numériques de Massive Attack. 

Car oui, Mezzanine n'est pas uniquement cet attrape-couillon magique et vendeur à l'excès parce qu'il réunit de bonnes chanteuses en les faisant exécuter quelques pop songs potables catapultées par-delà les octaves depuis des nappes de synthé piquées à Tangerine Dream, cet album est avant tout l'édification professionnelle certifiée ISO 8004 d'une "charte de références à l'usage des producteurs de groupes d'électro et de rock européen", donnant les règles et les sources constituant le cahier des charges désormais obligatoire pour la production de tout album durant les années 2000. 

Côté sources, Mezzanine se garde bien de n'utiliser que des samples originaux (originaux dans le sens "provenant directement des artistes pompés", pas dans le sens "étonnants", vu que la réutilisation du gimmick sabbato-nocturne de Cure et d'autres micro-extraits de lieux-communs de la pop octante au fil des chansons de Mezzanine est plus qu'éculée (aucune contrepèterie non plus)). L'album revisite aussi, par des sonorités allitérantes bien qu'en plusieurs points distinctes des versions originales ici pillées, les plus grands succès des années 70 blaxploitatiques et les plus sûres sonorités post-punk des eighties anglaises, sans en reprendre exactement mélodies et harmonies (pour des raisons de droits d'auteur ? allez savoir), les épousant jusqu'aux moindres clichés pour produire au finale un disque qu'on a l'impression d'avoir entendu 10 000 fois ("Ah ouais, j'connais. Y sont super, faut que je les achète là") mais qui paraît d'une folle modernité ("Ouh la la ! ce que c'est moderne !"). 

Côté règles, rien de bien nouveau pour ceux qui ont du pognon pour se faire produire par une major, mais une nouvelle exigence pour tout un chacun (les fameux 80%) qui veut se la péter en sortant encore un album inutile dans le commerce et qui contribua notablement à la transformation du rock, hier humble composition de chansons avec une guitare, trois accords et deux litres de bière, aujourd'hui savante programmation de scripts Java avec force renforts de Coca-light et autres fonds d'écran Simpson (Homer ou Jessica, c'est selon) : une équipe de nerds bricole chez soi des loops et des samples ("Ouh la la ! ça aussi ça sonne moderne"), les glisse par mail au chef de projet multimédia qui les compile sur des sortes de Power-points sonores, reliftés par d'autres mecs encore pour ne pas faire crasher les ondes FM, pour finir de temps à autres en tête de gondole, le plus souvent en fonds de bacs, sous forme de cédés avec livret collector en une bouillie très onctueuse, ici une oppressante purée Mousline dont les morceaux de jambon auraient été remplacés par des vieux cafards pourris et dont on fera avec mélancolie un petit volcan pour mettre ses larmes dedans (faut qu'ça chiale, c'est du trip hop). 

On pourrait lire dans les lignes précédentes une certaine acrimonie narquoise devant ce procédé tiré du marketing sonore de la plus belle facture. Bah, laissons les fans éructer leur indignation bien légitime (car chacun sait qu'un fan d'électro est parfaitement incapable de tout jugement musical digne d'intérêt) puisqu'il n'en est rien : il s'agit ici d'une bêtasse description objective et démythifiée d'un album pas trop mal torché mais qui, à l'écoute de chacun de ses morceaux comme de son ensemble, ne fait finalement que s'attacher à tromper les sens des auditeurs en usant et abusant de sonorités et d'ambiances hyperémotives et vaguement mortifères. Il est vrai qu'il est toujours plus risqué d'offrir à son auditoire des musiques aux structures innovantes qui ouvriraient des portes à la création d'imaginaires fertiles et critiques plutôt que de leur balancer des excursions nostalgiques dans le top 20 des albums pour chaînes hi-fi, glauques bluettes flatteuses et confortables, rarement curieuses, jamais dérangeantes. 


Allez, faut-il conclure sans donner au moins quelque satisfecit à l'un ou l'autre des caractères notables de ce bricolage talentueux ? Un bon point pour le mixage ? Une breloque pour la délicatesse des drapés ? L'accolade pour un bon moment passé sur la route des RTT d'un mois de mai vers la Normandie à donf' sur le Blaupunkt de l'Ibiza Tdi ? Hm ? Nan. Que dalle ! Ce n'est pas parce que Mezzanine n'est pas mauvais qu'il est bon pour autant ; la filouterie de sa production de saurait faire oublier la banalité de ses chansons et la malhonnêteté de sa production markettée. 

Mais ça, évidemment, personne n'ose le dire.



La note :  M'ouais...
 


La raison de cette chronique moins Pop Hits que Top of the flops ? Z'avez qu'à suivre le lien et vous informer sur d'autres révélations exclusives et brillantes sur la vérité vraie des baudruches musicales qu'on veut nous faire prendre pour des carrosses.

 
 
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commentaires

D
leur pochette est par contre tres jolieje ne suis donc pas le seul à me demander l'interet d'avoir samplé les Cure sur un titre
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M
Bon, je crois qu'un petit (grand !) merci collectif est de mise pour vos gentils commentaires.PS : mais comment faut-il que je m'exprime pour que vous compreniez que je HAAAAIIIIS Massive Attack ?(alors, c'est du lard ou du cochon ? hm ? vous y croyez pas hein ?)
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K
o merde ! je sors de chez arbobo et je tombe la dessus ! vous êtes trop fort les gars, je pars dès ce soir pour les steppes du kazakstan (je sais pas ou est le h alors j'en met pas) vivre loin de tout ça ...
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J
J'ai jamais vu quelqu'un tirer une balle de 12mm dans la nuque de Massive Attack et le faire aussi bien. C'est vrai que cet album est très légèrement surestimé, mais personnellement, je le trouve quand même excellent. Mais c'est vrai que le sampling c'est vraiment nul. /:p
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X
Oh Putain, je l'avais pas vu celui là! Article énorme (quoiqu'un peu complexe à lire): tout d'abord c'est le premier article négatif que je vois sur cet album en 10 ansEnsuite, je suis un grand fan de cet album, et non content de rire aux éclats (sur les passages que j'ai compris, je rappelle que j'aime le trip hop...), j'y ai quand meme décelé des vérités qui offrent enfin un contrepoint à un concensus unique dans l'histoire de la critique musicale (le coup de la production, de la maniére de faire de la ziq avec un ordi etc...)bien vu!
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S
Honnêtement, j'y ai cru... je me suis demandé si vraiment quelqu'un pouvais haïr Massive Attack à ce point...Les commentaires qui suivent l'article me rassure : encore une brilliante participation au Top of the Flops !Congratulations l'ami ! =)
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C
Laiezza : Mais je HAIS Massive Attack. Au moins autant que toi pour Dylan, c'est pour dire ^^Arbpm : toi, tu dis ça pour te faire enculer, non ?y8k 
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A
gnagnagnamen fous, je danse le jerk dans les toilettes et vous êtes tous jaloux :o)Ps : massive attack tu fais bien de les allumer encore un de ces groupes où quand tu leur demande combien ils sont ils savent m^me pas la réponse. ridicule. bien fait pour eux tiens.je revends de suite l'album que j'ai préacheté depuis 4 ans et qui n'est toujours pas sorti.
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L
@ Christophe : super article ! Quelle morgue ! On jurerait que tu HAIS Massive Attack (ce n'est pas le cas, n'est-ce pas ?) :)@ Thom : rectificatif : je n'ai pas eu de liaison avec Arbobo. Il est vrai qu'il m'a draguée, et il est vrai que mon Killornichon l'a très, très mal vécu. Mais cela n'a pas été plus loin, je suis quelqu'un de fidèle (moi).
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R
Ah ! enfin une critique honnête et sans fioriture et quel talent !  ;o)
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M
:oD Ce n'est plus un ménage à Troyes mais une ménagerie à Sète !<br /> <br /> hahaha, les fans d'électro...<br /> <br /> y8l
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T
C'est bon G.T., arrête. On sait très bien toi et moi que ce n'est pas pour Massive que tu en veux à Christophe. Le sous-entendu est évident dans tes commentaires. Et entre nous je trouve ça lâche : quand tu m'en veux à moi, prends-t'en à moi ! Ne te défoule pas sur les autres ! Je sais, j'ai merdé. Et alors ? Tu n'as jamais eu de faiblesse ? Et Tom Frost, c'était quoi ? Ah oui, c'est vrai : tu étais bourré. La belle affaire ! Et bien moi j'étais parfaitement sobre, avec Christophe. Et tant pis, j'ai honte mais j'assume, je sais que je t'ai fait du mal mais je sais ici que nous allons nous en sortir, que toi et moi nous sommes plus fort que ça ! Regarde KMS et Laiezza ! Au début, c'est vrai, KMS a mal vécu l'aventure de sa muse avec Arbobo... mais finalement tout est rentré dans l'ordre...
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G
p'tite frappe ? Moi ???!!!!Thoooooooooooooooooooom... tu vas laisser Christophe m'insulter comme ça ??? Ah non, vraiment, ce jeu est dégueulasse, on descend des chefs-d'oeuvre, on se fait traiter de "petite frappe" alors que c'est même pas vrai... Thooooooooooooooooom, au secours ! je crois que je vais avoir une crise d'asthme...
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M
ha ha ha ! (p'tite frappe va)<br /> <br /> 3yn
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G
Ah oui mais non !Là, ce topofthemachin va beaucoup trop loin.. pas Mezzanine ! Pas Massive Attack !Je demande solennellement l'arrêt de ce concours qui n'a que trop duré ! "Faire toaster avec classe Jimmy Cliff sur du jean-Michel jarre"... quand j'ai lu ça, j'ai été pris à la fois d'un fou rire en me disant "Putain, ce type est génial", et d'une envie de le découper en rondelles... ça n'arrange pas ma schizophrénie...ça devient n'importe quoi... si on se permet de descendre Mezzanine, c'est quoi la prochaine étape ? Un couillon qui voudra faire le malin et s'attaquera à Revolver ? Au White Album ? A Blonde on Blonde ???? Faut arrêter, là, ça devient grotesque...Je profite donc de cet odieux article hilarant pour annoncer que je me retire définitivement de la vie topoftheflopofthemachinbloguienne...
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S
C'est GT qui va être content :-)SysTooL
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T
Oh la vache... :-)Le premier paragraphe mérite d'entrer quasiment dans les annales. La suite est une interminable torture, on a presque pitié de Massive tant tu fais durer le plaisir... je connais un G.T. qui va adorer cet article ;-)
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